Mon histoire : Lovely Ugly

Et voilàààà !!! Je tenais à vous informer : étant donner que pas mal de personne disent ne pas bien comprendre le fonctionnement du site, je vais changer une 'tite chose. Il faudra désormais allez à la DERNIÈRE page pour lire le DERNIER post !

Mercii et bonne lecture ^^

Elexa

J'étais sur mon lit, encore toute chamboulée, quand Kay entra dans la chambre. Je me redressa instantanément mais ce n'était pas la peine. Il m'annonça que Mei allait arriver puis referma la porte derrière lui, disparaissant comme il était venu. Son comportement ne laissait rien présager quant à ce qu'il s'était passé et j'en venais à me demander si je n'avais pas rêvé. Mais son t-shirt encore mouillé de mes larmes me prouvaient le contraire. Il était juste totalement normal, comme si de rien n'était.

Finalement je me persuadais que je m'étais fait des idées et, secondes après secondes, j'en devins carrément sûre : il ne s'était rien passé d'étrange.

***

Je ne perçus qu'à peine le coup porté par Mei à ma porte. Elle entra sans que je l'y invite avec un énorme sac plein à craquer. Elle commençait à m'expliquer par a+b que je l'avais inquiété parce qu'elle m'attendais et que sa mère avait fait des petits gâteaux fourrés au chocolat super bons pour l'occasion, elle les adorait et c'était vraiment pas bien parce qu'elle voulait perdre du poids... Quand je la coupais :

• Pourquoi tu es venue ?

J'avais été un peu sèche mais je m'en foutais. Je souhaitais juste être tranquille.

• Kay ne t'a pas prévenue ? s'étonna-t-elle. Comme tu m'avais dit que c'était bon pour ce soir, je t'attendais à la maison comme on avait prévu.

Je compris que c'était le ''oui'' que j'avais prononcer un peu plus tôt sans en connaître la signification.

• Je me faisais du soucis parce que tu venais pas donc j'ai appelé. Kay a décroché et m'a dit de venir. Et me voilà ! acheva-t-elle en levant les bras et adoptant une pose dans le genre ''Je suis là par magie, attention, tadaaaaaaa !''

• Ah...

Décidément, ces temps-ci j'avais un peu de mal à communiquer. Ou alors c'était parce que je n'avais pas eu d'amis depuis 2 ans... Mei me considérait-elle comme une amie ? J'y allais au culot.

• Est-ce que je suis ton amie ?

Ma question la pris au dépourvu mais elle se ressaisit assez vite.

• Bien sûr ! Et je suis ton amie aussi, affirma-t-elle comme si c'était une évidence.

Bizarrement, cette idée me mit du baume au cœur.

• Tu ne trouves pas que Kay est étrange ?

Si très, eus-je envie de répondre.

Je la regardais brancher des appareils en tout genre, me demandant ce qu'elle pensait en faire. Je méditais sur sa question. Étais-je censée lui révéler mes sensations ? C'est ce que faisaient les amies entres elle, non ? Puis je me souvins que ces ''sensations'' n'étaient qu'un artifice de mon cerveau tordu. Je réalisais aussi que je n'étais pas une fille à amis, j'étais plutôt une solitaire.

• Il est toujours étrange, commentais-je.

• Il était peut-être déçu que tu ne sois pas monter avec en voiture quand il a voulu te ramener du lycée...

Mei avait franchement des idées bizarres des fois...

• Au fait, t'es rentrée comment ? En bus ?

• Non, j'ai pris le métro.

Mes yeux se voilèrent à la pensée de ''l'incident'' du métro, mais je ne pleurais pas. Toutes mes larmes avaient été asséchées.

• Tu sais que tu peux tout me raconter, hein Elexa ?

Et là, je déballais tout à cette quasi-inconnue qui avait réussi à rabaisser mes barrières. Elle m'écouta en silence, s'installant à côté de moi, serrant mes mains entre les siennes, m'encourageant à en dire plus sans jamais me forcer. Je lui racontais tout. Ma rencontre avec Vlady en 3°, comment j'étais devenue accro, tellement accro que j'aurais pu faire tout ce qu'il voulait, jusqu'à ces plus folles envies ; le lycée, mon petit groupe d'amis auquel je ne prêtais pas assez d'attention, trop concentré à lui plaire. Puis ce jour fatal, au début du deuxième trimestre de 2^nd, Vlady qui rompt, mon cœur qui se brise. L'aveu de ses multiples tromperies et ses constantes critiques. Le besoin de se cacher, du noir, du ample, la chute vers les ténèbres. Les ''amis'' qui partent, l'envie de ne plus voir personne et cette chute, toujours plus profonde. Lina qui m'emmène dans toute sorte de centre, thérapie et autres projets vaudou étranges, qui ne me font aucun effet. Je racontais même l'histoire du métro.

Mais je ne pus lui parler de mes parents. Maman qui m'avait laissé seule avec papa à 11 ans. Puis papa, qui, neuf mois après, m'avait laissé chez tante Lina alors que je ne la connaissais pas.

Bien que Vlady soit à l'origine de mon mal-être, le rappel de ma situation familiale avait été le pire.

• Ce mec est un connard ! Si je le croise lui et la pimbêche qu'il appelle copine, je les étouffes avec les gâteaux de ma mère, s'emporta-t-elle en se levant d'un bond du lit.

Je souris tristement devant la détermination de ce petit bout de femme. Elle se rassit à côté de moi et, tout sourire, me lança :

• Cette soirée va te faire le plus grand bien.

J’acquiesçai et... Une minute ! Soirée ?

Je tournai brusquement la tête et là, je les reconnus. Les engins de torture : lisseurs, boucleurs et toutes ces choses finissant par -eur, sur ma coiffeuse. Je pris peur et m'écartais d'elle alors que celle-ci examinait attentivement mes cheveux.

• Hum hum, jaugea-t-elle, il va nous falloir un bon shampoing, après-shampoing et surtout un masque hyper-nourrissant !

   

• Il n'en ai pas question ! hurlai-je, horrifiée.

   

Je sautais du lit et me dirigeai en courant vers la porte. Mais alors que j'ouvris celle-ci, je me trouvai nez à nez avec un énorme tas de muscle dressé devant le passage. Je ne sais pas si je hurlais à cause de lui ou à cause du fait qu'il me souleva d'un seul coup pour me porter par-dessus son épaule comme un sac de patates.

• Kay, cria Mr. Muscle, elle est où la salle de bain ?

   

Kay arriva et me vis me débattre comme une lionne pour descendre de ce monstre. Il pouffa puis, ne pouvant se retenir, éclata de rire. Il parvint à articuler ''Devant toi !'' tout en se recroquevillant en deux pour se tenir le ventre. J'espérais qu'il avait des crampes !

• Kay, dis à ton pote de me lâcher immédiatement ! vociférai-je.

   

• Jamais de la vie, rétorqua Mei, sortant de la chambre armé de plusieurs flacon. Jude, balance-la dans la baignoire !

C'est ainsi que nous entrâmes tous les 4, Kay se tordant de rire, Mei commençant à faire couler un bain, Mr Muscle en sifflotant et moi, hurlant à la mort, dans ma salle de bain plus que vide. Pas de maquillage, produits de beauté en tout genre ou monstre lissant ou bouclant comme ceux présent dans ma chambre. Seulement le strict nécessaire tel qu'une brosse à dent, à cheveux, vieux pain de savon et un shampoing qui dégageait une odeur douteuse.

Mr. Muscle -Jude, je crois d'après Mei- obéi à ma traîtresse d'amie. Il me jeta dans la baignoire et alors que je m’apprêtais à fuir, je sentis des mains fermes me plaquer contre le torse appartenant au même corps. Abasourdie, je relevais la tête et croisais les yeux vert émeraude encore rieurs de Kay. Je restais quelques secondes sonnée, ce qui permit à Mei de me shampouiner la tête une première fois. Je vis aussi le fameux Jude bloquer l'issue tel un chien garde sa maison.

• Mei ! Rageai-je. Arrête immédiatement et je pourrais peut-être te pardonner !

• Désolée mais non, ria-t-elle tout en me rinçant, puis me shampouinant à nouveau. Sortir d'ici va te faire un bien fou !

   

• Si ce n'était que ça, j'aurais pu aller au parc toute seule !!

   

Le torse de Kay trembla sous ces rires -et moi avec vu qu'il me serrait contre lui pour m'empêcher de bouger. Souhaitant me venger, je plongeai sur le côté alors que Mei me rinçait les cheveux. Résultat, Kay, déjà bien mouillé, se retrouva complètement tremper après s'être pris le jet en pleine tête.

• Elexa ! rugit-il, et ce fut mon tour de rire.

Malheureusement, il me noya dans l'eau du bain alors que je me moquais encore de lui.

• Après-shampoing rincé, déclara-t-il.

Je relevai brusquement la tête de l'eau, crachotant celle qui m'était rentré dans la bouche. Je continuais de tousser tandis que ''mon amie'' me passait une pâte épaisse dans ma tignasse.

• On est pas censé attendre avant de rincer un masque, questionna Jude.

• Si, grimaça Mei, mais pour elle, j'en ai pris un sans temps de pose.

• C'est effectivement plus prudent, rigola Kay, bientôt imité par les deux autres.

Il s'arrêta néanmoins rapidement, constatant ce que ces collègues semblaient ne pas remarquer jusque là : je n'arrivais pas à expulser l'eau contenu dans mes poumons.

Kay

• Merde.

Jude et Mei riaient encore quand je me rendis compte qu'Elexa s’étouffait. Je me levais, soulevant une Elexa toussant comme une perdue. J'attrapai une serviette et l'y enveloppa. Je frictionnais ces bras fin mais sa toux ne se calmait pas. J'essayais de la faire s'allonger par terre comme je l'avais vu faire par des secouristes mais elle refusa. Jude s'approcha, s'arrêtant de rien et demanda ce qui n'allait pas.

• Elle peut pas respirer, m'énervai-je contre moi-même mais Jude le prit pour lui. Fais quelque chose, appelle quelqu'un !!

Je paniquais, gesticulant dans tous les sens, sentant ma poitrine s'opprimer. Mes deux partenaires ne savaient malheureusement pas quoi faire non plus.

Soudain, Elexa se calma, releva la tête et après avoir esquisser un sourire vainqueur, se dégagea de mes bras et comme le ''gardien de la porte'', j'ai nommé Jude, avait déserté dans la confusion, elle put s'enfuir aisément. Je restais quelques minutes sans bouger, Mei regardant la porte et Jude me regardant moi. Une bouffé d'irritation me tira de ma léthargie alors que les pas d'Elexa ralentissaient dans le couloir.

• Tu t'es foutu de moi ! hurlai-je.

J'entendis son rire me narguer et me lançai à sa poursuite. Elle avait beau avoir de l'avance, je courrais vite. Aussi, la rattrapai-je au niveau des escaliers. Elle éclata de rire pendant que j'essayais de la retenir prisonnière de mes bras, ce qui n'était pas aisé étant donné que nous étions tous deux trempés. Elle gesticulait dans tous les sens et ce qui devait arriver, arriva.

Nous trébuchâmes ensemble sur les marches. Je fis mon possible pour la protéger. Je me cognai à plusieurs reprise tandis que nous débaroulions cet escalier sans fin. Ma tête tappa violemment contre une marche.

Un cri,

Des pas qui s'approchent au loin,

Et plus rien.